Telenn
Telenn est une initiative passionnée dédiée aux animations musicales en EHPAD, fondée en octobre 2024. Le nom "Telenn" signifie "harpe" en breton, symbole de son engagement à apporter joie et réconfort aux résidents à travers la musique.
Cette organisation a émergé d'une expérience personnelle marquante, où la musique a joué un rôle essentiel dans l'apport de bonheur et d'apaisement aux personnes âgées. En offrant divers services tels que des concerts, des ateliers d'instruments, et des activités de musicothérapie, elle souhaite créer des moments de partage et de redécouverte des souvenirs.
Sa mission est claire : stimuler la cognition, améliorer l'humeur, et réduire le stress des résidents, tout en leur offrant des instants de joie authentiques.
Bretagne, le coup de foudre !
Ple
Je suis née en 1961 à Cholet dans le Maine-et-Loire. Rien ne me prédisposait à tomber à ce point amoureuse de ce pays.
Mon père, était le frère d’un oncle marié à une bretonne. Ce dernier était venu s’y installer à sa retraite et est décédé en août 1979. Nous partons alors à Pleubian pour deux semaines. Premier choc pour moi : la splendeur de ces paysages de bord de mer. Les villages et l'esprit des gens qui les habitent me sont tout de suite sympathiques. Mon père étant très affecté par la mort de son frère, je cherche à le distraire un peu. En passant devant l'église, je lui montre une petite affiche sur la porte annonçant un concert de harpe celtique avec le groupe "An Triskell" le soir même. Je me retrouve alors devant ces deux frères jumeaux Pol et Hervé Quefféléant et leurs fabuleux instruments. Ma mâchoire se décroche, je suis complétement fascinée !
Mon sort est jeté ce soir-là, je décide de tout faire pour devenir bretonne, même si je ne le suis pas d'origine… Je suis malade ! Le lendemain, j'achète une petite cassette best-off d'Alan Stivell. Autre révélation : le style de cet artiste accompli me correspond totalement. De retour à la maison, je dévalise la médiathèque de la Thomson-CSF (Thalès) où travaillait mon père. Beaucoup de bretons travaillaient dans cette usine, d'où un fond bien garni. Ce musicien devient mon idole, mon mentor, je veux tout savoir de lui.
Été 1980 : j'obtiens mon Bac G1, je suis majeure. Secrétaire, ce n'est pas mon rêve mais c'est ce qui va me permettre de partir et de gagner ma vie en Bretagne ! Nantes est le plus proche pour commencer, j'y pars en janvier 1981. Grâce à un petit boulot d'été, je m'offre mon premier kit de harpe bardique Camac. À Nantes, je trouve tout ce qu'il me faut pour apprendre à jouer de la harpe, de la flûte, de la bombarde, j'intègre un cercle celtique pour apprendre à danser, je prends des cours de breton et participe à des stages d'immersion. Je suis de très près tout ce que fait Alan Stivell et vais le voir en concert à chaque fois que je peux, je traine même devant la porte de sa maison à Langonnet mais je n'ose franchir le pas de m'adresser directement à lui, il m'intimide...
Ancrage dans le Finistère.
Été 1984 : lors d'un camp d'été d'immersion en breton, je rencontre mon futur époux et, ayant déjà assez de ces petits boulots de secrétaire qui ne me conviennent vraiment pas, je pars en septembre pour Landerneau. Un an plus tard nous nous marions et je reçois une belle harpe Stivell-Goas en cadeau de mariage. Comme Hervé Quefféléant donne des cours de harpe au Relecq-Kerhuon, il devient mon professeur pendant un an.
Je me consacre à ma vie de maman avec mes trois filles et laisse la harpe de côté, ça ne me motive plus trop. Par contre, je reprends mes études, rentre en 1ère année d'IUFM et deviens pendant une dizaine d'années institutrice bilingue breton. Mais non titulaire, je laisse tomber pour parcourir ma chère Basse-Bretagne et vendre du matériel pédagogique dans les écoles. Je suis toujours de près tout ce que fait Alan Stivell et ce qui se passe au niveau musical mais ma belle harpe reste un objet de décoration… Je n'arrive plus à sentir l'inspiration.
Détour en Ille-et-Vilaine.
2009 est une année très charnière dans ma vie : je divorce et pars vivre en Ille-et-Vilaine. Je reviens au secrétariat mais chez moi, à mon compte. D'abord à St Malo la première année puis Dol-de-Bretagne, Rennes et enfin Le-Vivier-sur-Mer.
Avec mon nouveau compagnon nous créons un site Internet "Harpographie" consacré à la vie et la carrière d'Alan Stivell. Du coup, ça y est, je le rencontre vraiment, il est ravi du travail que nous avons réalisé pour lui, il devient un véritable ami. C'est toujours le cas aujourd'hui.
Retour de flamme !
Été 2017 : je vois dans le journal qu'un musicien rennais de renommée
internationale et originaire des Pays-Bas, Dimitri Boekhoorn, va donner
un concert à la cathédrale de Dol-de-Bretagne sur une dizaine de harpes
variées. Je m'y rends sans conviction, plus par curiosité que par intérêt réel.
Et là… Bam ! Je me reprends en pleine figure et en plein cœur la première émotion ressentie en 1979 ! Il est vrai que ce harpiste hors-pair joue comme un Dieu. J'apprends qu'il donne des cours à Rennes et réalise des stages, je m'inscris l'année suivante et commence à acquérir de nouvelles harpes, notamment du luthier suisse Claude Bioley avec qui Dimitri travaille. Je le suis toujours aujourd'hui, par amitié, mais aussi pour me perfectionner car je suis loin d'avoir un niveau professionnel à la harpe.
Retour aux sources.
2022, encore un grand tournant dans ma vie avec un second divorce. Je décide de me rapprocher de "chez moi" car même si je suis bien sûr en Bretagne dans le 35, "mon Finistère" me manque. Après une halte d'un an à Plouray, je m'établis définitivement à Carhaix-Plouguer l'été 2023. C'est aussi à ce moment que je prends ma retraite. Mon parcours professionnel ayant été éclectique et peu rémunérateur lors de mes années d'indépendance, je décide de transmettre à mon tour puisque j'ai tellement reçu et compléter ma pension avec des cours pour débutants. Cela fonctionne un peu mais ne me donne pas entière satisfaction. C'est lors d'une visite dans un EHPAD que je trouve vraiment un sens à ce que je veux faire quand je vois l'émotion que mes instruments procurent sur les visages des personnes âgées.
C'est donc ce que je propose principalement aujourd'hui sous forme de petits concerts, d'ateliers participatifs avec chants et petites percussions, voire de séances particulières de "harpe-thérapie" dans la chambre des résidents en fin de vie.
Je reste cependant ouverte à toutes autres propositions : cours enfants et débutants, animations fêtes, fond musical repas restaurant et même comme cela a été le cas récemment, animation dans une boutique. J'ai de nouveau une micro-entreprise et peux produire des factures si besoin.